dimanche 16 mai 2010

ACTIVITÉS

Notre activité dans les commissions et comités consulaires et assimilés
Le 3 mars dernier le bureau de Français du Monde-ADFE Colombie a rencontré Monsieur l’Ambassadeur en présence de Monsieur le Consul. Les thèmes abordés ont été, entre autres, la disparition de TV5Monde de la programmation de DirecTv, le service national des binationaux et les problèmes d’apostilles françaises à apposer sur des documents originaux sollicités par les autorités colombiennes. Sur le premier point, l’Ambassadeur a proposé de faire figurer sur le site de l’Ambassade le lien de la pétition ainsi que dans le numéro 2 de FRESCO, le Bulletin bimensuel de l’Ambassade de France en Colombie du mois d'avril. Sur le second point, l’Ambassadeur s’est engagé à publier sur le site web de l’Ambassade « une explication de texte » sur l’accord franco-colombien de 1932 (publié en 1934) précisant ce qui peut se faire et comment le faire. Sur le troisième point enfin, le Consul a rappelé qu’il ne pouvait s’engager à apposer les apostilles (ceci étant du seul recours des Cours d’appel) ni certifier, par exemple, des apports faits à des Caisses de retraites, mais qu’il veillerait à aider de son mieux à la résolution de cas comme ceux de Français résidents en Colombie et sans parents ni amis en France.
Le 14 avril s’est réuni la 1ère Commission locale des bourses scolaires 2010-2011 qui a examiné les premières demandes et les renouvellements de bourses scolaires pour l’année scolaire 2010/2011 des trois lycées d’enseignement français de Colombie (Louis-Pasteur de Bogotá, Paul-Valéry de Cali et Lycée français de Pereira). Les deux représentants de Français du Monde-ADFE Colombie dans la Commission ont dénoncé le fait qu’en raison des restrictions budgétaires, et malgré l’inflation constatée en Colombie et l’évolution défavorable du taux de change de l’Euro par rapport au peso, comme partout dans, le monde les revenus minimums qui servent de base pour le calcul des barèmes aient été maintenus au même niveau que l’année dernière, tandis que le pourcentage du montant disponible qui doit être consacré para les familles au paiement des frais de scolarité est passé de 20 à 25%. En pratique, cela signifie que le pourcentage moyen de prise en charge des frais de scolarité par Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger- AEFE a diminué.

Des 131 demandes examinés (101 à Bogotá - dont 10 premières demandes, 26 à Cali et 4 à Pereira), 106 ont été approuvées, 8 rejetées (en raison de revenus supérieurs aux plafonds par exemple) et 17 ajournées en 2de commission (en raison de l’absence de certains justificatifs par exemple).
Il convient cependant de signaler que la commission locale n’a pas de pouvoir de décision : elle formule seulement des propositions qui seront ensuite examinées par la Commission Nationale à Paris qui rendra ses décisions au mois de juin 2010. Les décisions d’attribution de bourses relèvent en effet de la compétence exclusive de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger.

Cependant, les familles dont la demande a fait l’objet d’un rejet de la demande ou d’un ajournement en 2de commission recevront un courrier d’information de l’Ambassade. Si votre demande a été rejetée ou ajournée, vous aurez la possibilité de présenter une nouvelle demande qui sera examinée par la 2de commission qui se réunira dans le courant du mois d’octobre. Les dossiers et les instructions seront mis en ligne seulement au mois d’août sur le site de l’Ambassade et il donc est inutile d’entamer quelque démarche que ce soit avant cette date.
Les familles qui se sont installées en Colombie après la 1ère commission locale de bourses ont la possibilité de déposer un dossier de demande de bourses scolaires qui sera examiné par la 2de commission au mois d’octobre 2010. Les instructions et formulaires seront mis en ligne dans le courant du mois d’août 2010.
N’hésitez pas à nous faire connaître votre cas soit en venant à la permanence des mercredis à l’Ambassade soit en vous adressant à l’un des membres de la Commission : Annie Niño, 316 523 17 44, ninoannie@hotmail.com ou Jean-François Jolly, 313 260 77 79, jjolly@javeriana.edu.co; jjolly@tutopia.com.

Pour plus de renseignements sur la campagne de bourses scolaires 2010/2011, cliquez ici.

BRIGITTE SAIZ, NOTRE ÉLUE

Brigtte Saiz, élue de l’ADFE pour la circonscription Pays Andins (Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou, Venezuela). Elle nous tient au courant de ses activités avec sa lettre d'information. Elle sera à Bogotá les 20 et 21 mai.
Elle recevra ceux qui le désirent le jeudi 20 mai de 16 h à 18 h à l'Ambassade sur rendez-vous (contactez préalablement les représentants Adfe).

MOBILISATION

TV5 : L’action en faveur du retour de TV5Monde sur DirecTv en Amérique latine
Comme nous l’indiquions dans l’alerte TV5 http://adfecolombie.blogspot.com/, qui a été relayée par Brigitte Saiz et diffusée aussi bien au Venezuela, au Pérou qu’en Équateur, pays eux aussi touchés par la mesure, notre action en faveur du retour de TV5Monde sur DirecTv en Amérique latine se déroule sur quatre fronts : la signature d’une pétition en ligne, la résiliation massive des contrats d’abonnement à DirecTv ou aux opérateurs de câble qui ont fait disparaître TV5Monde de leur programmation, la remise d’une lettre aux autorités françaises et l’extension du mouvement vers les autres communautés francophones, belge, suisse et canadienne présente en Colombie. A ce jour, 1596 personnes vivant en Amérique latine ont signé la pétition en ligne http://lapetition.be/en-ligne/pour-le-retour-de-tv5-monde-sur-directv-en-amrique-latine-6037.html en faveur du retour de TV5Monde sur DirecTv en Amérique latine. Si vous ne l’avez pas encore fait, n’hésitez pas à vous joindre à cette pétition. C’est simple. Il vous suffit de faire clic sur l’adresse ci-dessus et de suivre les instructions. Plus nous serons nombreux, plus nous serons entendus !

On peut estimer à plus de 200 le nombre total des personnes qui en Colombie, au Venezuela, au Pérou et en Équateur ont résilié leur contrat d’abonnement à DirecTv ou aux opérateurs de câble qui ont fait disparaître TV5Monde de leur programmation. C’est encore peu... N’hésitez pas à le faire et à nous en informer en envoyant un message à adfecolombie@gmail.com. Voici un modèle de lettre de résiliation:

Je soussigné Nom Prénom, abonné dont le numéro de compte est ......., manifeste par la présente que je désire résilier mon contrat de télévision à compter du 31 mars 2010.

La raison qui me pousse à cette résiliation est que je suis mécontent du fait que je ne reçois plus TV5 Amérique Latine dans le bouquet standard, qu’en conséquence, je ne vois plus l'intérêt de recevoir vos services du fait qu’il s’agit d’une rupture unilatérale du contrat que j’avais souscrit avec vous le ..................

Je précise que je suis membre du collectif http://es-es.facebook.com/group.php?gid=260293886002&ref=share


Fait à ....date......,
Signature

Le 3 mars, nous avons remis, sous couvert de l’ambassadeur de France en Colombie, au Ministre des Affaires étrangères et européennes une lettre lui demandant d’user de son influence pour faire revenir DirecTv sur sa décision. Nous avons adressé copie de cette lettre au Ministre de la culture et de la communication, aux Sénatrices et Sénateurs représentant les Français établis hors de France, à la Directrice générale de TV5Monde, et au Directeur de la filiale de TV5Monde pour l’Amérique latine el les Caraïbes, ainsi qu’au Président de la Commission des Affaires culturelles, de l’enseignement et de l’audiovisuel de l’Assemblée des Français de l’Étranger-AFE et aux Conseillers de l’AFE pour les circonscriptions de Caracas, de Buenos Aires et de Port au Prince qui sont celles qui correspondent aux pays dans lesquels DirecTv a retiré TV5Monde de sa programmation. Nous sommes dans l’attente de la réponse du ministre. Toutefois une sénatrice représentant les Français établis hors de France, Joëlle Garriaud-Maylam, a adressé le 11 mars une question écrite au ministre, tandis que les sénatrices Claudine Lepage et Monique Cerisier-Ben Guiga (présidente de FdM-ADFE) et le sénateur Richard Yung, qui représentent aussi les Français établis hors de France, lui ont envoyé un courrier conjoint sur le même thème. Le Ministre Kouchner a d'ailleurs répondu par courrier aux parlementaires. De même que le directrice générale de TV5Monde a répondu par courrier, saisie par Christophe-André Frassa, sénateur des Français de l'étranger, en donnant des indications pour faire pression afin que la disparition de TV5 ne soit pas inéluctable.

Enfin, nous avons adressé cette même lettre aux Ambassadeurs en Colombie des trois pays francophones : la Belgique, la Suisse et le Canada pour qu’ils la transmettent à leur gouvernement respectif. Il faut souligner à ce propos que la pétition http://lapetition.be/en-ligne/pour-le-retour-de-tv5-monde-sur-directv-en-amrique-latine-6037.html a été lancée par un belgo canadien, Jean-Luc Crucifix, qui vit au Venezuela où il a été un des dirigeants de l’Alliance française à Merida.

DOSSIER HAITI

Notre solidarité avec Haïti à travers Solidarité Laïque
Notre solidarité avec Haïti s’est manifestée de deux manières : une aide immédiate d’urgence de 800 €, versée via le siège central de Français du Monde-ADFE à l’association Solidarité Laïque et une action à plus long terme, elle aussi coordonnée par Solidarité Laïque. Quant à cette dernière, vous en trouverez les détails sur le site http://www.solidarite-laique.asso.fr/ewb_pages/s/sinistres_haiti.php, elle consiste en un programme d'éducation. Nous pensons célébrer une sorte de jumelage entre nos sections de Bogotá, de Caracas, de Lima, de Quito et de La Paz de Français du Monde-ADFE et la section d’Haïti et appuyer l’action de Joël Gouy, président de la section qui cherche à relancer l'École Normale d'Instituteurs et le réseau d'école d'Ayiti Education. Vous pouvez exprimer votre solidarité personnelle en apportant votre écot à ce projet via le site http://www.solidarite-laique.asso.fr/ewb_pages/s/sinistres_haiti.php

Repères
Haïti est situé sur l’île d’Hispaniola. Ce pays couvre le tiers occidental de l’île, l’autre partie étant occupée par la République Dominicaine. Avec une population de 9 à 10 millions et une superficie de 28000 km² (équivalent à la Belgique), Haïti est le pays le plus pauvre de l’Amérique du Sud et occupe le 149e rang sur 182 au niveau de l’Indicateur de Développement Humain (PNUD 2009). Sa population est essentiellement noire, et descend des esclaves importés par les colons français au XVIIème et surtout XVIIIe siècle. Les indiens autochtones ont été rapidement décimés par le travail forcé et les épidémies. Les survivants se sont mélangés à la population noire. Une petite minorité (5 à 10%) est mulâtre et concentre l’essentiel des richesses du pays. Il y a deux langues officielles : le créole, issu du français et des langues africaines, parlé par toute la population, et le français, maîtrisé par une petite partie (10%) seulement.
Au XVIIIème siècle, Saint Domingue était la plus riche des colonies françaises. La révolution française a suscité d’immenses espoirs parmi les mulâtres de Saint Domingue, qui ont espéré qu’ils allaient accéder à une citoyenneté à part entière, et parmi les esclaves qui ont cru en la déclaration des droits de l’homme. Napoléon 1er ayant décidé de rétablir l’esclavage, cela a déclenché la révolution de Saint Domingue, qui s’est soldée par la victoire des troupes haïtiennes contre l’armée française. Après une dizaine d’années de guerre, Haïti a conquis son indépendance contre la France, en 1804. Ce fut ainsi la première république noire indépendante au monde. Son exemple a inspiré la plupart des luttes indépendantistes du continent latino-américain. Bolivar y a un temps trouvé refuge.
L’indépendance et la suppression de l’esclavage ont contribué à isoler la jeune république d’Haïti du reste du monde. Les puissances coloniales de l’époque voulaient éviter que cet exemple ne gagne leurs autres colonies qui reposaient encore à l’époque sur le système esclavagiste. En vue de faire reconnaître l’état haïtien par les grandes puissances, le président Pétion a accepté de verser une indemnité à l’État français, destinée à indemniser les pertes des plantations et des esclaves que les colons français avaient subies. 90 millions de francs or ont été versés par l’État haïtien, qui a du emprunter sur les marchés financiers pour payer cette somme. Pendant des décennies le remboursement de cette dette a très lourdement pesé sur les finances de l’État haïtien, l’empêchant de financer le développement de son pays.
Au XXe siècle, le pays a été occupé par les États-Unis d’Amérique, de 1915 à 1934. À leur départ, les Américains sont partis avec les stocks d’or de la Banque Centrale, contribuant encore un peu plus à appauvrir le pays.
De 1956 à 1986, le pays a été sous la coupe de la dynastie Duvallier. La corruption et la répression envers les mouvements populaires a été terrible.
Le président René Garcia Préval, issu de l’opposition communiste à Duvallier a été élu en 2004. Son élection a été reconnue par la communauté internationale. Les institutions de ce pays commençaient à se renforcer, et même si elles demeuraient très faibles, un espoir commençait à émerger.

Témoignage par Benoît Faucheux, Président de Français du Monde-Haïti
... 12 janvier 2010, tremblement de terre à Port au Prince

Peu avant 17 heures, le 12 janvier 2010, un séisme de magnitude 7 à 7,3 a frappé la zone métropolitaine de Port au Prince, la capitale du pays. Cette agglomération regroupait les principales institutions politiques, administratives et économiques du pays, par ailleurs très fortement centralisé. 2,5 à 3 millions de personnes y habitaient, la plupart dans des quartiers construits dans les trente dernières années, sans plan d’urbanisme, et dépourvus de l’essentiel des services de base. L’épicentre du séisme, était situé à une trentaine de kilomètres seulement du centre-ville. Les constructions de mauvaise qualité, souvent sur des terrains inappropriés (ravines p ex) ont été très touchées. Les bâtiments a priori plus solides, comme la résidence de l’Ambassadeur de France, n’ont pas non plus résisté.

Aujourd’hui, le bilan est dramatique. Environ un dixième de la population a péri lors du séisme ou dans les jours qui ont suivis (env. 220 000 morts). Plus de 500 000 personnes ont perdu leur logement et dorment dans des camps de fortune, les vingt plus gros abritent 220 000 personnes, mais on en dénombre plus de 500 dans l’agglomération. 5 à 600 000 personnes ont trouvé refuge hors de la capitale, dans leur famille ou chez des amis en campagne ou dans des petites villes. La population de certaines zones a augmenté de 50 à 100%, les familles ont donc rapidement épuisé leurs réserves alimentaires, ce qui a contribué à tendre encore plus la situation dans les campagnes déjà misérables.

Les institutions haïtiennes ont perdu de nombreux bâtiments, comme le Palais Présidentiel, le Parlement, la Direction des Impôts et de nombreux fonctionnaires, dont plusieurs cadres de très haut niveau. Cela rend encore plus difficile le relèvement du pays. Ceux qui veulent obtenir un visa pour se réfugier dans de la famille à l’étranger font face à de très graves difficultés : le bâtiment des archives nationales, qui regroupe les documents d’état-civil, s’est écroulé, privant la possibilité la population de justifier de son identité. Ces documents peuvent être retrouvés dans les paroisses (actes de baptême) mais en général les habitants de Port au Prince sont nés en province.

La section Haïti de Français du Monde a été elle aussi durement touchée. Ma plus jeune fille et ma belle-mère ont péri, lors de l’effondrement de notre maison. Tous nos membres ont perdu des amis, des proches, des collègues…La moitié du bureau a été rapatriée en France, pendant que l’autre continuait à travailler en Haïti. Ainsi, Eliane Malebranche, médecin, a soigné des centaines d’Haïtiens gratuitement pendant les premières semaines qui ont suivi le séisme. Lucienne Zennie, trésorière de FDM Haïti a supervisé la distribution de l’aide médicale dans les hôpitaux privés. Après quelques semaines de repos en France, Olivier Dournon, vice-président, est rentré en Haïti pour la réouverture du Lycée Alexandre Dumas, où il est enseignant. Il a relancé les activités de la section, en commençant par proposer des rencontres régulières, qui permettent de resserrer les liens de solidarité entre nos membres et nos sympathisants. Port au Prince est à 60% détruite, les rues et les places sont encore pleines de ceux qui ont perdu leur maison…autant dire que la vie y est extrêmement difficile pour tout le monde, et que des petites cellules de solidarité y sont appréciables.

La section s’est rapprochée de Solidarité Laïque, ONG dont Français du Monde est membre et qui a recueilli l’argent collecté dans notre réseau. Solidarité Laïque va financer quelques petits projets mis en œuvre par les membres de notre section, dans le domaine de l’éducation et de la santé. Olivier Dournon accueillera une mission de cette ONG en avril qui va préparer un projet d’appui au système éducatif.

Identité nationale : un affreux débat

Nicolas Sarkozy avait promis pendant sa campagne présidentielle la création d’un ministère de l’identité nationale et de l’immigration. Cette promesse semblait s’inscrire dans la stratégie du candidat de l’UMP de « siphonner » l’électorat du Front National.
La création de ce ministère avait suscité la réprobation et l’indignation dans le monde universitaire et notamment parmi huit historiens reconnus, démissionnaires des instances officielles de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration (CNHI) pour protester contre l’instauration « inacceptable » d’un ministère de « l’immigration et de l’identité nationale ».
A l'approche des élections régionales, obéissant toujours à une stratégie de « braconage » sur les terres du Front National, Éric Besson, ministre en charge de ce ministère, décida de lancer un grand débat sur l'identité nationale, ouvrant ainsi les vannes à un déchaînement de propos flirtant avec la xénophobie et le racisme ordinaires.
C'est ainsi qu'en septembre 2009, le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux s’était lâché en blaguant au côté d’un jeune militant de père algérien et de mère portugaise : « Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes ». En décembre, Nadine Morano, secrétaire d’État chargée de la Famille, dans un débat public sur l'identité nationale crut bon de s'adresser dans une phrase, où le cliché côtoie l'ethnicisme, au « jeune musulman », lui demandait de ne pas « mettre sa casquette à l’envers »...
Aux déclarations ministérielles ont succédé des dérapages verbaux multiples où perçait une conception de l'identtité nationale au fond contraire à la tradition républicaine. L'ambiance devint très vite irrespirable au point que des personnalités de la majorité UMP comme François Baroin, député-maire de Troyes, ancien ministre de l'Intérieur, ou encore Dominique de Villepin, ancien premier ministre, ont demandé solannellement l'arrêt d'un débat, où la stigmatisation du culte musulman, seconde religion en France, une forme de xénophobie latente et une conception étriquée de la France, selon laquelle certains Français nés en France ne font pas tout à fait partie de la nation, semblaient converger.
A l'évidence, le débat échappait aux apprentis sorciers gouvernementaux.
Nous pensions que le « grand débat » sur l'identité nationale allait s'achever après les déclarations du premier ministre, en clôture du séminaire gouvernemental, lundi 8 février. Cela ressemblait en effet à un enterrement. Nous pouvions être soulagées et espérions ne plus entendre ce flot de dérapages verbaux auquel nous avions assisté, qui n'était au fond que l'explicitation d'une logique xénophobe au sommet de l'État à l'approche des élections régionales.
Il n'en fut malheureusement rien. C'était trop tard.
Dans la foulée, Gérard Longuet, président du groupe UMP du Sénat, a jugé préférable de nommer à la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité.) quelqu’un du « corps français traditionnel » plutôt que le socialiste Malek Boutih.
Le débat sur l'identité nationale a été une suite de polémiques et de dérapages, il n'a pas grandi notre pays, et a blessé celles et ceux qui ont de la France l'image du pays des libertés et des droits de l'homme, et d'une terre d'accueil et de brassage.
Le résultat est une légitmation du discours d'exclusion, qui explique, en partie, la renaissance électorale du Front national lors du premier des élections régionales. Le pays que nous aimons est toujours celui de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.

PORTRAIT : CÉCILE LAVERGNE


Cécile Lavergne est une jeune femme énergique, souriante aux grands yeux clairs, née à Toulouse il y a 25 ans. Elle est étudiante en doctorat d’Etudes Politiques, à l’Université Externado de Colombia, à Bogota, depuis janvier 2009.
Elle est arrivée la première fois en Colombie en 2005, en tant que stagiaire au service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France, dans le cadre de la troisième année d’études de ScPo. Cette expérience si dépaysante lui a permis de découvrir un pays passionnant. C’est ainsi qu'elle a pu vérifier la publicité colombienne : « le risque c’est de rester ».
Après avoir terminé Sciences-Po, à Aix en Provence, et un Master de Gestion des conflits armés, elle a donc décidé de faire un doctorat sur un des conflits les plus atypiques et les plus anciens. Elle beneficie d’une bourse d’etudes octroyé par l’ICETEX aux étudiants entrangers désirant faire ou poursuivre leurs études dans le pays. Cette bourse permet également de béneficier d’une couverture sanitaire d’une grande qualité dans un pays où le système de santé est privé.
Depuis son arrivée, elle est aussi volontaire dans une ONG colombienne qui développe des projets en faveur des déplacés sur la côte caraïbe. Après avoir vécu plus d’un an et demi dans la capitale colombienne, Barranquilla l’a accueillie les bras ouverts, avec « sabor, salsa y currambero». Elle a y découvert une culture enrichie par le métissage de sa population, en construction d’une identité caribéenne. “En Barranquilla me quedo...” dit-elle souvant dans un éclat de rire au goût costeño!

INFORMATIONS UTILES

Bourses colombiennes pour étudiants étrangers
ICETEX est une entité colombienne, qui gère les prêts pour les étudiants colombiens. Cet organisme offre également des bourses à des citoyens étrangers originaires de pays qui ont des programmes de bourses pour les étudiants colombiens désireux de poursuivre leurs études à l’étranger, en vertu d’accords de réciprocité, dans le cadre de conventions universitaires. L’ICETEX permet donc tous les ans à des dizaines d’étudiants étrangers de poursuivre des études en Colombie, grâce à une bourse, qui représente environ 1,5 million de pesos, et qui prend en charge le montant de l’inscriptions, que ce soit dans une université publique ou privée, et permet à l’étudiant de bénéficier d’une couverture sociale de très bonne qualité. Ces bourses sont peu connues en fait par les étudiants français, alors même que de nombreux compatriotes aujourd’hui installés e Colombie en ont bénéficié en leur temps. Obtenir une pre-inscription dans une université agréée par le programme « Extranjeros en Colombia » de l’ICETEX est nécessaire pour présenter sa candidature à une bourse.

Le dossier de candidature passe nécessairement par l’ambassade de France qui doit en quelque sorte être garante des informations fournies, et la bourse couvre toujours une année civile. Il existe des bourses pour les master, les spécialisations et les doctorats. L’ICETEX a également un programme pour des assistants de français qui permet donc à des étudiants Français de donner des cours de langue dans les universités participant au programme en échange d’une rémunération du même montant que la bourse. Ces programmes ont en contrepartie des obligations d’assiduité et de résultats scolaires.

Pour un information plus complète sur les conditions d’obtention des bourses, et les démarches à effectuer. Cliquez ici et là

APPEL À CONTRIBUTION

Ce bulletin est le vôtre. Envie de réagir, critiquer, commenter ou compléter un article paru, alors n’hésitez pas à nous contacter adfecolombie@gmail.com. Si vous avez envie de faire passer un annonce, envoyez-la nous avec texte et coordonnées. Et si enfin, vous souhaitez participer au bulletin, écrire un article, devenir rédacteur, nous serons heureux de vous accueillir. Si c’est simplement en tant que lecteur que vous voulez vous exprimer, ce sera dans «La parole aux lecteurs».

CONTACT

Pour plus d'information
Vous pouvez nous écrire au courriel suivant adfecolombie@gmail.com
Ou aller sur notre blog http://adfecolombie.blogspot.com/
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OURS

Directeur de la publication : Sergio Coronado
Rédaction : Jean François Chaudeurge, Sergio Coronado, Blandine Descloquemant, Jean-François Jolly, Annie Niño, Luis Carlos Ortiz, Catherine Sanchez

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samedi 1 mai 2010

vendredi 29 janvier 2010

ALERTE TV5 MONDE

DANS TOUTE L’AMÉRIQUE LATINE, TV5 MONDE VIENT DE DISPARAÎTRE PRESQUE COMPLÉTEMENT DU SATELLITE ET A DISPARU SUR LE CÂBLE DES PAQUETS OU BOUQUETS DE BASE.

Les faits
Le 1er janvier 2010, DirecTV, le plus important service de télévision par satellite en Amérique latine, a retiré la chaîne TV5 Monde de sa programmation pour le sous-continent sans la moindre justification ni avis préalable, évoquant simplement une « faible audience». Il semble que la nécessité de « faire de la place » à des canaux spéciaux pour retransmettre la Coupe du Monde en Haute Définition soit le motif non avoué et réel d’une telle décision. La mesure, unilatérale et qui constitue donc une rupture abusive du contrat signé par les deux parties, est inacceptable pour les quelque 150.000 français qui vivons au sud du Rio Grande et dans les Caraïbes et au moins autant de belges, suisses et québécois, africains francophones et autres francophones et francophiles qui, grâce à TV5 Amérique latine, peuvent avoir accès à des programmes en français qui parlent des réalités non seulement de la France, de la Belgique, de la Suisse Romande et du Québec, dont les télévisions publiques sont les associées de TV5 Monde, mais encore de l’Afrique et du reste du Monde. D’une certaine manière, TV5 Monde est l’un des rares moyens pour beaucoup de rester en contact direct « avec le pays » et d’avoir une autre manière de comprendre le Monde et ce qui s’y passe.
Cette décision s’ajoute en fait à d’autres prises ces derniers mois, cette fois-ci par la plupart des opérateurs de câble comme Telmex, de retirer non seulement TV5 Monde, mais encore la Deutsche Welle et la RAI, des « paquets » ou des « bouquets » de base qu’ils offrent à leur abonnés en Colombie et dans toute l’Amérique latine et de les obliger ainsi à payer, s’ils veulent continuer à voir leur programme favori, un supplément souvent élevé qui fait qu’alors le programme n’est plus accessible aux téléspectateurs de condition modeste. Il nous faut donc réagir et, pour cela, comprendre avant d’agir.

Comprendre pour agir
Pour faire plier les fournisseurs de câble et de satellite qui retirent TV5 de leur bouquet basique, il est important de comprendre comment cela fonctionne pour savoir quelle est l’action la plus efficace possible afin d’obtenir gain de cause. Un adhérent de l’ADFE de New York, Théo Chino, qui travaille pour un opérateur de câble nous a envoyé des détails intéressants que je résume ici.
La décision a été prise pour toute l’Amérique du Sud dans les bureaux new-yorkais de DirecTV. Le but de DirecTV et de tous les fournisseurs de câble et de satellite est d'offrir un service en contrepartie d'une rémunération.

Nombre de chaînes
Imaginez que chaque fréquence de câble ou de satellite est un casier. Le nombre de casiers avec l'analogique est limité par des règles physiques. Par exemple, sur le câble, la limite se situe autour de 130 casiers. Avec la TNT (Télévision Numérique Terrestre), le nombre de casiers a été multiplié par 13 pour un total de 1780 casiers.
Pour le satellite, c'est beaucoup moins que cela : 30 casiers analogiques qui avec la TNT arrivent à un total de 200 casiers. Pour rajouter 200 nouveaux casiers, les opérateurs comme DirecTV seraient obligés de lancer un nouveau satellite. Chaque casier a donc un coût qui revient, grosso modo, au prix du lancement du satellite divisé par le nombre de casiers.
Avec l'apparition des chaînes Haute Définition, le nombre de casiers s'est réduit. Il faut 3 casiers de télévision normale pour faire une chaîne en HD. Pour l'opérateur, offrir une chaîne en HD revient à retirer 3 chaînes en définition normale.

Contrats entre les opérateurs et les chaînes de production
Il existe trois types de contrats entre les opérateurs et les chaînes de productions (TV5, HBO, Canal+, etc.) :
1. La chaîne de production offre gratuitement son contenu à l'opérateur.
2. La chaîne de production paye l'opérateur pour avoir son contenu sur le réseau.
3. La chaîne de production vend sont contenu à l'opérateur.
Le but de l'opérateur est de faire de l’argent. Le cas idéal est donc que la chaîne paye ou offre gratuitement ses programmes et que le téléspectateur paye pour recevoir ce programme.

Pour vendre son infrastructure en Amérique Latine, les opérateurs ont misé sur les diasporas et les expatriés pour subventionner leurs installations. Pour les attirer, il fallait leur proposer quelque chose de nouveau et qui les intéresserait (CNN, BBC, TV5, France 24, etc.) mais une fois que le réseau est payé, il faut agrandir le parc de clients, et donc faire baisser le prix auquel le service est offert à la population générale.
Le prix du service basique baisse jusqu'à ce que le pourcentage des clients voulant voir les chaînes qu’il diffuse baisse. Une fois que ce point est atteint, l'opérateur étudie le coût de revient de chaque casier et se rend compte que TV5 n'est plus regardée que par 5% de ses clients, et donc, n'est plus une source de revenus.
A ce moment là, il se passe deux choses, soit l'opérateur va voir la chaîne de télévision (TV5) et lui dit que maintenant il faut payer pour continuer à offrir ses programmes gratuitement, soit l'opérateur se tourne vers ses clients et leur demande de payer (ce qui est généralement le cas).

Droit de diffuser sur un territoire
L'opérateur doit payer les gouvernements locaux pour avoir le droit de diffuser sur le territoire (ou de vendre le matériel nécessaire à la diffusion sur un territoire). Sur la facture, c'est la ligne "Impôts et Taxes." Les gouvernements, pour autoriser un opérateur à diffuser sur leur territoire demandent en contrepartie, par exemple, qu'un pourcentage du bouquet soit constitué de programmes locaux et l'opérateur est contraint de ne plus offrir une chaîne sur le bouquet basique. La partie diplomatique se joue généralement sur ce terrain. La France, par exemple, pourrait exiger que pour recevoir une aide militaire, le pays s'engage à ce que l'on diffuse TV5 Monde.

Agir
Parallèlement à une action auprès des autorités françaises et de la Direction générale de TV5 Monde qui est en cours, nous pensons que c’est au public, c’est-à-dire aux abonnés, d’agir pour obtenir que TV5 Monde soit maintenue dans les services basiques des opérateurs de câble. Pour ce faire, nous vous proposons de signer une pétition en ligne qui existe déjà http://lapetition.be/en-ligne/pour-le-retour-de-tv5-monde-sur-directv-en-amrique-latine-6037.html de participer au forum qui existe sur Facebook http://es-es.facebook.com/group.php?gid=260293886002&ref=share et, si votre opérateur de câble ou de satellite (DirecTV ou autre) a supprimé TV5 du service basique, d’envoyer une lettre le 20 février à votre fournisseur annonçant votre résiliation du service pour le 31 mars (il est TRÈS IMPORTANT que nous le fassions TOUS à la MÊME DATE). Il faut que nous soyons nombreux (environ 2000 personnes pour toute l’Amérique Latine) afin de faire plier les opérateurs concernés. Ceci permettra aux responsables de voir dans leurs rapports internes qu'il y a quelque chose d’anormal dans les courbes : ils se demanderont ce qui se passe à la date du 31 mars et auront le temps de réagir et de proposer, nous l’espérons, un retour de TV5 dans le service basique. Plus nous serons nombreux à menacer de résilier notre contrat, plus nous aurons de chances d’obtenir gain de cause.
Afin que nous puissions savoir combien d’entre nous sont engagés dans cette action, nous vous prions de bien vouloir envoyer un courrier électronique où vous fassiez mention de votre volonté de participer à l’action,par la signature de la pétition en ligne, la participation au forum de Facebook et/ou l’envoi de la lettre de résiliation au courriel: adfecolombie@gmail.com. Merci d’avance.

Français du Monde - ADFE Colombie

Modèle de lettre de résiliation
Je soussigné (nom/prénom). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . , abonné dont le numéro de compte est . . . . . . . . . . . . . , manifeste par la présente que je désire résilier mon contrat de télévision à compter du 31 mars 2010.
La raison qui me pousse à cette résiliation est que je suis mécontent du fait que je ne reçois plus TV5 Amérique Latine dans le bouquet standard, qu’en conséquence, je ne vois plus l'intérêt de recevoir vos services du fait qu’il s’agit d’une rupture unilatérale du contrat que j’avais souscrit avec vous le . . . . . . . . . . . . . . . (date).
Je précise que je suis membre du collectif "Pour le retour de TV5 dans la programmation de DirecTV en Amérique latine"
http://es-es.facebook.com/group.php?gid=260293886002&ref=share

Fait à (ville et pays) . . . . . . . . . . . . . , le 20 février 2010

(Signature)

CAMPAGNE BOURSIÈRE 2010-2011
Les dossiers examinés en 1ère Commission Locale des Bourses Scolaires seront reçus au Consulat du 18 janvier au 11 février 2010 inclus, de 9h à 16h30, sur rendez-vous (Téléphone : 6 38 14 48). Pour plus d'information, consulter la page web: http://www.ambafrance-co.org/spip.php?article1682